Désintégration, Emmanuelle Richard.

« J’étais hantée par la question professionnelle depuis mes neuf ans. Elle m’était une angoisse sans nom… J’étais obsédée par les rapports de force. Je ne voulais pas exercer d’autorité ni en subir et je ne voulais pas de pouvoir, j’étais obnubilée par l’idée de trouver une profession qui me positionnerait à la fois ni au – dessus ni au- dessous. »

Dans un récit d’autofiction l’auteure partage, à la façon d’un roman d’apprentissage, comment s’est formée sa vision du monde et son écriture. Entre appétit pour la vie et désenchantement, elle montre comment les rapports de classe, leur lot de vexations infimes et quotidiennes peuvent nourrir la rage et la haine.

J’ai énormément apprécié cette lecture !
Une écriture sur le fil du couteau, sorte de flot intérieur de pensées et d’exaspérations, notant les infimes détails qui soulignent les écarts de classe. Une Annie Ernaux ou un Didier Eribon sans l’apaisement de la distance sociologique et avec une volonté de revanche redoutable.

Lu dans le cadre du #prixmeilleurromanpoints @editionspoints