Ce qu’elles disent, Miriam Toews.

Traduit de l’anglais par Lori Saint Martin et Paul Gagné.

« Si j’ai bien compris, nous, les femmes, avons déterminé trois choses auxquelles nous estimons avoir droit.
Lesquelles ? demanda Greta.
Nous voulons que nos enfants soient en sécurité, répond Mariche. Elle s’est mise à sangloter doucement, elle a du mal à parler, mais elle poursuit quand même. Nous voulons rester fidèles à notre foi. Nous voulons pouvoir penser.
« 

Dans une communauté mennonite de Bolivie, les femmes, les adolescentes et les petites filles se réveillent endolories pendant plusieurs années. Elles ont été chimiquement endormies puis violées par certains hommes de la communauté.
Sur la base de ce fait réel, l’auteure imagine qu’à l’occasion du départ des hommes pour la ville les femmes se retrouvent pour débattre et choisir quelle sera leur réponse collective à cette violence.

Le récit se présente sous la forme du procès-verbal de l’assemblée des femmes. Pour aboutir ensemble à une décision les paroles se fraient un chemin dans un univers où l’obéissance est une vertu cardinale. Rapport à la foi, à la connaissance, aux hommes, aux enfants, à la violence, au monde extérieur, les femmes s’approprient leurs pensées et se découvrent mutuellement.

J’ai été émue par ce livre à la forme un peu rêche, un peu sinueuse et dépouillée.