Girl, Edna O’Brien.

Traduit de l’anglais par Aude de Saint Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat.

« Le pire, c’était le même, les mêmes grands arbres, les mêmes cimes, les taches de lumière qui filtraient à travers, les mêmes épineux, la même terre cuite sans ombre, et nous littéralement qui mourions de soif. Jamais depuis notre évasion cette forêt, ces arbres, cette voûte céleste ne nous ont paru si étrangers, si malveillants, si impitoyables et si indifférents à nous. On était au bord de la vie et on le savait.« 

Au Nigeria une des jeunes femmes kidnappées par Boko Haram raconte son calvaire et celui des autres captives.
La violence, la mort, la perte, la honte et la désorientation profonde sourdent de son récit.
Être privée de sa famille, de sa religion et de son identité rendent incapable d’aimer. Le corps devient détestable et il faut lutter pour conserver l’étincelle de la conscience et de la volonté.

J’ai été frappée par la force de ce texte où j’ai retrouvé la langue âpre de l’auteure. Elle arrive à rendre palpables les luttes de ces femmes et leur incroyable volonté de survivre. Le monde est désenchanté mais l’espoir revient à la dernière page…

Livre lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020