L’été des charognes, Simon Johannin.


« On avait encore quelques étés pour que les visages soient rouges, pour que le sang nous frappe les tempes et fasse battre en nous le temps qu’il nous reste. On avait encore de quoi vivre un peu. C’était comme quelques carcasses qui nous tournaient autour, avec chacune ses petites mouches et leur baluchon de tristesse. Il suffisait d’avancer dans l’existence pour ne plus voir qu’au travers de la nuée, et d’avoir toujours des insectes entre les yeux et le reste. »

Bon. Ben ça va être difficile d’en parler. Ce bouquin est une vraie baffe. Peut-être qu’elle est salvatrice mais ça ne la rend pas plus agréable.

Grosso modo ça parle avec violence et poésie d’une enfance rurale. Le rural bien lointain, pas celui du décor verdoyant et bucolique. C’est cru et cruel. Parfois à la limite du soutenable dans les descriptions.

Je me suis souvent demandé pourquoi je continuais à lire. Je n’avais pas envie d’être replongée dans le cloaque. Et pourtant, les mots avaient une force et un tranchant que je ne pouvais pas ignorer. Alors j’ai lu jusqu’au bout en reprenant mon souffle lorsque des instants apportaient un peu de lumière, un répit.

Je serai bien en peine de vous « conseiller » cette lecture mais je ne l’oublierai pas c’est sûr. Et les chiens, de la campagne ou de l’intérieur, continueront à habiter mes souvenirs.

Lu dans le cadre du #prixmeilleurromanpoints @editionspoints