Roman noir, Agnès Michaux.

« Célia Black avait créé l’illusion suprême : un visage que tous croyaient avoir vu bien qu’elle ne l’eût jamais montré, masque flamboyant toujours renouvelé d’un carnaval qui tenait lieu de réalité. Le vide encore, partout reconnu et aimé. »

Une jeune auteure ayant perdu son élan créatif saute sur l’occasion d’être invitée sur la presqu’île de Pondara pour prendre du temps pour elle et relancer son écriture. Sur un coup de tête, elle profite d’une méprise à son arrivée à l’aéroport pour se faire passer pour une auteure de renom – la fameuse Célia Black – dont personne ne connaît le visage.
Ce jeu d’un instant aura de nombreuses répercussions…

Entre enquête policière et quête existentielle, ce roman improbable nous balade. Il emprunte à la littérature de genre et au cinéma pour créer des ambiances troublantes et se moquer gentiment du lecteur une fois qu’il s’est laissé emporter et croit avoir compris où le texte s’en allait.
J’ai beaucoup aimé la centaine d’idées et d’images lancées par l’auteure, certaines plus adroites que d’autres mais toutes contribuant à ce jeu de lecture. Les descriptions du quartier louche, les scènes sous le soleil au jardin, la séduction amoureuse dans une société type Riviera, la soudaine maladie qui fait voir en noir et blanc…
Mais je me suis aussi ennuyée par moment, crispée par un style soudainement ampoulé et rococo: après réflexion je soupçonne l’auteure de l’avoir fait exprès !
Bref, un roman inégal et attachant.