Un cri sous la glace, Camilla Grebe.

Traduit du suédois par Anna Postel.

« Tous ceux qui affirment que l’on est malheureux parce que l’on en attend trop de la vie ont tort. Je n’ai jamais rien attendu de la vie, je ne m’attendais pas à être heureuse, riche ou brillante. Pourtant j’éprouve aujourd’hui une déception que je ne parviens pas vraiment à décrire. Elle ne se laisse pas définir, dépasse ce que les mots peuvent exprimer. Peut-être est-elle plus grande que moi. Peut-être est-ce moi qui habite cette déception et non l’inverse. Comme si elle était une maison dans laquelle je me trouvais enfermée. L’une des explications, bien entendu, est que je ne peux plus faire confiance à mon corps.« 

Une jeune vendeuse de prêt à porter vient de se fiancer en secret avec son grand patron lorsque une jeune femme est retrouvée la tête tranchée dans la maison de celui-ci…
Pour mener l’enquête : un policier très expérimenté et la profileuse de talent qu’il n’avait plus revu 10 ans après leur séparation.

Une fois de plus, je suis sous le charme de cette auteure. Les personnages sont complexes et l’enquête est une base, presqu’une convention, pour permettre de déployer des réflexions fines sur des sujets de société.
J’avais commencé en lisant « Le journal de ma disparition » qui se passe juste après d’un point de vue chronologique et qui m’avait bluffée; je viens également de lire « L’ombre de la baleine ».
L’auteure maîtrise très de façon très efficace tous les éléments d’un bon polar nerveux : ambiance trouble, coups tordus, rebondissements, blagues entre les différents enquêteurs… puis elle y ajoute une dimension psychologique singulière qui donne durablement vie à ses personnages.