Les besoins artificiels, Comment sortir du consumérisme, Razmig Keucheyan.

« Une hypothèse formulée par Hartmund Rosa est que le peu de temps dont nous disposons dans nos sociétés de l’accélération pour jouir des biens achetés- par exemple lire un livre- nous conduit à en acheter de nouveaux, dans l’espoir constamment différé que le temps viendra où nous pourrons en profiter enfin.« 

De quoi avons-nous réellement besoin ? C’est toute la question que pose ce bouquin qui secoue le cerveau.
Il analyse (en s’appuyant sur les théories et réflexions de Marx, Gorz et Heller) comment certains besoins profonds des êtres humains ont été détournés et transformés parfois abusivement par des sociétés structurées autour de la consommation et du profit. Si tous les besoins (autres que les besoins vitaux) sont modelés par notre culture et notre histoire c’est qu’ils sont également le fruit de pensées et décisions politiques. Il est donc important de comprendre quels sont nos besoins véritables et quels sont les besoins que notre modèle de société nous impose – parfois de façon brutale.

Le livre est dense, à la fois passionnant et parfois un peu trop complexe pour moi 😉.
Il aborde des sujets très variés : la perte de l’obscurité la nuit, la notion de besoins authentiques, les troubles psychologiques de la consommation, l’obsolescence programmée, les luttes légales des consommateurs pour leurs droits, l’association troublante entre consommation et sentiment de liberté, l’enjeu écologique de la durée de vie des marchandises…
Il appelle en conséquence à la prise de conscience des citoyens, à la discussion de ces sujets de façon ouverte et la plus large possible et à l’action raisonnée pour modeler collectivement ce que nous jugeons être nos besoins véritables.

Une lecture exigeante mais que je vous conseille !