Le cœur et la raison, Dorothy L. Sayers.

Traduction de l’anglais par Daniel Verheyde.

« Comment diable pouvons-nous attendre de la discipline de nos étudiantes quand toute une bande d’universitaires d’un certain âge se comporte comme un troupeau de poules paniquées, je n’arrive pas à l’imaginer.« 

A Oxford, durant les années 30 et au sein d’un collège féminin imaginaire, l’auteure renommée de romans policiers Harriet Vane se retrouve à enquêter sur des lettres anonymes visant à salir la réputation de l’établissement et de ses étudiantes.
Dans ce monde relativement clos où l’intellect et sa défense sont les valeurs suprêmes, se joue une « guerre » des cerveaux. Qui à Oxford a intérêt à nuire à ce collège? Les collèges masculins qui démontreraient ainsi la vacuité et la vanité des femmes et leur irrémédiable infériorité ? Une femme intellectuellement déçue et conséquemment convaincue que les femmes devraient avant tout se marier et laisser là leurs ambitions ? Une femme, au contraire, au fort rayonnement intellectuel et conséquemment agacée par la faiblesse et l’agitation des étudiantes moins dévouées à la cause ?

Ce roman d’ambiance, mi-enquête classique mi-manifeste féministe m’a bien plu (même si c’est un total pavé il faut le reconnaître) et a réussi me faire vivre au rythme des aspirations oxfordiennes.
J’ai également apprécié la traduction très particulière (si, si!) qui rend extrêmement bien à la fois le classicisme de l’écriture et l’impertinence de la pensée !