Pour #lesmotsdouxdudimanche je vous propose un mot léger et clinquant : pacotille.
(Déjà, j’imagine qu’une bonne partie d’entre vous a enchaîné mentalement sur « Pas de pacotille, chemise ouverte, chaîne en or qui brille… » ne me remerciez pas 😉)

La pacotille est un mot qui apparaît au XVIIIème siècle en droit maritime européen et qui désigne la marchandise que le capitaine ou les marins pouvaient embarquer sans payer de droit de fret pour en faire le commerce à titre personnel. Concrètement, il s’agissait de petits objets de valeur minime et qui pouvaient servir de monnaie d’échange pour le troc avec des populations locales dans les pays lointains.

Par extension, la pacotille est devenue une marchandise de qualité inférieure, du toc, de la camelote. On voit vite à quel point cette notion, associée aux échanges faits dans des pays exotiques, révèle une conception méprisante et coloniale du « commerce » avec les locaux. La pacotille c’est-ce que l’on échange avec des personnes crédules que l’on est prêt à abuser pour son propre bénéfice. L’équivalent de la verroterie que les envahisseurs européens ont pu donner aux tribus amérindiennes…
Le mot peut aussi servir au figuré, on parlera d’un philosophe de pacotille par exemple.
Bref, ce mot qui pétille n’est finalement pas si léger…

Bon dimanche à tous !