Vies minuscules, Pierre Michon.

« Quand il prend le sentier du Châtain et qu’on le regarde venir, il ressemble beaucoup à celui qui fut Toussaint Peluchet : mais que cette démarche pesante de paysan ne nous abuse pas ; car il porte sur l’épaule quelque chose de miroitant et magique, de péremptoire comme la harpe d’un roi caduc inventeur de psaumes, où un fauchard de lansquenet vieillissant qui voit dans la nuit des choses qui n’y sont pas, des cornes soudaines au front des haies ou des pieds fourchus dans le pas sculpté des bœufs : une faux, qu’il pose devant la porte et elle tombe avec éclat sur le seuil tant sa main tremble. Antoine n’est pas là. »

8 nouvelles autour de petites gens aux vies prétendument minuscules qui dessinent peu à peu une autobiographie de l’auteur.
Une écriture dense, alambiquée, assez opaque et parfois agaçante mais avec des fulgurances qui m’ont marquées. (Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé aux contes de Flaubert)

Et hop, encore une lecture pour célébrer #maiennouvelles!