Sing, unburied, sing, Jesmyn Ward.

« Sorrow is food swallowed too quickly, caught in the throat, making it nearly impossible to breathe. » 

Jojo et sa petite sœur sont élevés par leurs grands-parents maternels noirs qui les entourent d’affection et tâchent de leur transmettre leurs connaissances tant pratiques que spirituelles pour les aider à grandir. 

Cette transmission est essentielle pour de nombreuses raisons : leur mère est noire, elle se débat avec ses problèmes de drogue; leur père est blanc, il va bientôt sortir de prison; les enfants sont métis au cœur d’un Mississipi où le racisme est profondément ancré. Ils sont également le fruit d’une relation amoureuse sincère mais initiée par un drame fondateur. 

Le trajet pour aller chercher leur père à sa sortie de prison sera l’occasion de souligner les traumatismes profonds qui marquent ces personnages et de faire entendre les voix des disparus qui les hantent. 

Un livre très fort, qui ne cache rien de la violence raciale et de ses impacts sur toutes les générations. Construit autour de trois voix complémentaires, le récit est nerveux et m’a plongée dans une sorte d’angoisse tellement il rend efficacement compte du poids d’une culture raciste depuis de longues décennies. J’ai beaucoup apprécié que l’auteure s’attache à décrire l’impact mental/psychologique de cette violence raciale et pas uniquement ses effets « visibles ».