Portrait de femme : Antigone

Huitième portrait de femme de fiction qui m’ont nourrie : l’incarnation de la révolte, Antigone l’héroïne de la pièce de théâtre de Jean Anouilh (et de Sophocle avant bien sûr).

Antigone est la fille de l’inceste entre Œdipe et sa mère, Jocaste. Après le suicide de sa mère et l’exil de son père, ses deux frères s’entretuent pour accéder au trône. Son oncle Créon, devenu roi, prend la décision d’enterrer un des deux frères et de laisser l’autre – perçu comme un traître – sans sépulture en avertissant la population que toute personne essayant de l’enterrer sera puni de mort. Antigone est la seule à se dresser contre cette décision qu’elle juge inique et à braver l’interdit. Prise sur le fait, elle est condamnée à être enterrée vivante. Cette décision entraînera encore d’autres morts…

En quoi Antigone est-elle un personnage féminin marquant ?
Antigone c’est toute la force de la jeunesse, son exigence, son intransigeance. Elle fait face à « l’ancien monde » représenté par son oncle qui doute et voit dans chaque situation une zone grise où tout jugement doit être mesuré. C’est une jeune femme qui décide d’endosser une responsabilité décisive pour rester fidèle à ses convictions et ne pas se laisser embarquer dans la lente désagrégation de ses idéaux. Sa famille est un désastre, finalement assez seule même si elle est également très aimée, elle joue sa vie pour ses idées. Pour moi, elle représente autant la pulsion de vie que la pulsion de mort qui s’affrontent dans la nécessité de la révolte.

A qui conseiller cette lecture ?
A tou(te)s celles et ceux qui se débattent entre obéissance et rébellion, interrogent les décisions du pouvoir et veulent lire un texte bouillonnant qui ne cesse de confronter les points de vue pour faire grandir les consciences.

Et vous, avez-vous déjà fait la rencontre de cette révoltée jusqu’au boutiste ?