Aucun de nous ne reviendra, Charlotte Delbo.

// EN VACANCES //

« L’angoisse s’empare de tout votre être, une angoisse aussi fulgurante que celle du rêve. Est-ce cela, d’être mort ? Les lèvres essaient de parler, la bouche est paralysée. La bouche ne forme pas de paroles quand elle est sèche, qu’elle n’a plus de salive. Et le regard part à la dérive, c’est le regard de la folie. Les autres disent : « Elle est folle, elle est devenue folle pendant la nuit », et elles font appel aux mots qui doivent réveiller la raison. Il faudrait leur expliquer. Les lèvres s’y refusent. Les muscles de la bouche veulent tenter les mouvements de l’articulation et n’articulent pas. Et c’est le désespoir de l’impuissance à leur dire l’angoisse qui m’a étreinte, l’impression d’être morte et de le savoir.« 

Je découvre la force de ce témoignage et cette auteure grâce à une lecture entendue durant mon initiation à la bibliothérapie.
Il m’est difficile d’en dire quoique ce soit qui n’appauvrisse pas cette expérience de lecture. Je vous conseille fortement ce livre atroce et nécessaire.