19 femmes, Samar Yazbek.
Traduit de l’arabe par Emma Aubin-Boltanski et Nibras Chehayed.
« Encore aujourd’hui, le visage du jeune homme qui a mis le feu au supermarché me hante. Quand il m’a déclaré qu’il n’était plus un être humain, ses yeux étaient injectés de sang et hagards. J’entends encore ma voix lui demander : « Pourquoi l’officier t’a-t-il ordonné de brûler un supermarché rempli de nourriture alors que nous avions…alors qu’ils avaient faim ? Pourquoi brûler de la nourriture ? « »
La journaliste a collecté les témoignages de 19 femmes ayant réchappé de la violence syrienne mais en portant toujours en elles les stigmates.
Les récits se ressemblent ou se complètent, font la liste des meurtres et des tortures, racontent la persistance des convictions et le sentiment d’injustice enraciné.
Cette lecture a été malaisée pour moi : à la fois pour les horreurs relatées et parce que le ton, j’imagine volontairement factuel et monocorde, constituait un véritable frein.
Je ne savais presque rien de ce pays (j’en connaissais quelques éléments largement relayés par les médias); après cet essai j’ai au moins envie de découvrir la littérature syrienne.
Avez vous un roman syrien à me conseiller ?