Corps et biens, Robert Desnos.
Un #lundipoésie fantasque et amoureux avec l’irremplaçable Robert Desnos.
Poète autodidacte et impertinent, il a joué avec les mots, l’écriture automatique et le surréalisme. Pas assez communiste (et n’idolâtrant pas assez A. Breton) il se fait virer du mouvement en 1929 et s’amuse à d’autres inventions langagières.
Il s’engage contre le fascisme, rentre dans le Résistance avant d’être arrêté et déporté. Il meurt à Theresienstadt en 1945.
J’aime ses mots brûlant d’amoureux, ses rêves et ses mystères… et son petit côté brigand. J’ai choisi son poème « A la faveur de la nuit ».
« Se glisser dans ton ombre à la faveur de la nuit
Suivre tes pas, ton ombre à la fenêtre.
Cette ombre à la fenêtre c’est toi, ce n’est pas une autre, c’est toi.
N’ouvre pas cette fenêtre derrière les rideaux de laquelle tu bouges.
Ferme les yeux.
Je voudrais les fermer avec mes lèvres.
Mais la fenêtre s’ouvre et le vent, le vent qui balance bizarrement la flamme et le drapeau entoure ma fuite de son manteau.
La fenêtre s’ouvre : ce n’est pas toi.
Je le savais bien. »