Lire Lolita à Téhéran, Azar Nafisi.

Traduit de l’anglais par Marie-Hélène Dumas.
Editions Zulma

« Je pense à mes étudiantes. Elles avaient beau venir de milieux différents et avoir des croyances diverses, elles affrontaient les mêmes dilemmes, tous provoqués par la confiscation de leurs aspirations les plus personnelles et des instants les plus intimes de leur vie.« 

Après avoir démissionné de l’Université de Téhéran sous la pression des autorités, l’autrice a rassemblé pendant presque deux ans sept de ses étudiantes dans son appartement pour animer des réflexions et discussions autour de classiques de la littérature anglo-saxonne.
Les œuvres de V. Nabokov, F. S. Fitzgerald ou bien encore J. Austen deviennent autant de portes pour mieux se connaître, analyser les mécaniques du désir et de l’oppression, imaginer d’autres possibles.

Parfois, les livres que vous regardiez de loin sans oser les entamer vous tombent soudainement dans les mains au moment le plus approprié.
C’est ce qui m’est arrivé avec ce roman, mi-témoignage mi-réflexion, sur les pouvoirs de la littérature et de l’imaginaire lorsque les droits comme les rêves des citoyen.nes sont bafoués.
Le lire alors que les nouvelles du monde sont apocalyptiques et que j’ai le sentiment que mes braillements ne sont qu’un piaillement ridicule ne m’aura pas réconforté mais cela m’aura permis de penser un peu (c’est beaucoup quand le cerveau comme le cœur sont écrabouillés par l’avalanche d’informations néfastes).