Dans la ville provisoire, Bruno Pellegrino.
Editions Zoe
« Je ne voyais pas défiler les heures, j’en oubliais où je me trouvais. Ce n’est qu’à la fin de la journée, en refermant la grille du jardin, que les moteurs de bateaux entre les immeubles, l’odeur d’algues, d’urine et de chlore dans les ruelles et quelque chose de flou dans la lumière me rafraîchissaient la mémoire« .
Un jeune homme débarque à Venise au beau milieu de l’acqua alta. Il est là pour faire l’inventaire de l’œuvre et des papiers d’une traductrice célèbre.
Peu à peu, l’atmosphère de la ville et celle de l’appartement déserté où il trie et classe le plongent dans une sorte d’engourdissement, de rêverie égarée. L’eau s’infiltre, lessive, transforme, croupit et grignote la ville tout comme la volonté de l’archiviste et la mémoire de la traductrice.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce livre, la façon dont tout se transforme sourdement et plonge peu à peu dans le poétique.
Je ne sais pas si je m’en souviendrai longtemps mais il rejoint le groupe des livres qui m’aura intensément fait re-vivre Venise et son étrangeté.