Ethnologie du bureau, Pascal Dibie.
« La feuille de présence souvent appelée « la sournoise » ou « la discrète épouse », comme l’écrit Poisle Desgranges, « épiant les pas et démarches de son bureaucrate de mari in situ » fut sans doute le meilleur symbole de cette discipline restaurée. L’idée est déjà la rationalisation du travail. » (La citation évoque l’année 1805)
Des scribes aux « cadres sup' » en passant par les fonctionnaires, du papyrus ou la tablette de cire à la tablette électronique en passant par la plume et la feuille, la machine à écrire puis l’ordinateur, les outils de l’écriture ont structuré les espaces de travail ainsi que nos postures physiques.
La vie dans les bureaux a aussi évolué selon l’estime ou le mépris accordé par la société à ses travailleurs/ses et le pouvoir dont ils/elles disposaient. Entre savoir et vacuité, efficacité et temps perdu se dessinent les contours et les origines d’un lieu que l’on a tendance à considérer comme évident aujourd’hui sans plus le questionner.
Un ouvrage éclectique qui nous fait parcourir de nombreux aspects de la vie au bureau en Europe et aux États-Unis à travers les âges. J’ai mis du temps à le lire car il n’est pas structuré autour d’une argumentation à laquelle se référer et fonctionne plutôt par touches « impressionnistes » pour donner ci et là des connaissances mises en perspective de façon brillante. C’est un style d’écriture auquel je ne suis pas habituée, qui me laisse un sentiment d’inachevé mais qui a également beaucoup de charme.
Un grand merci @lucioleetfeufollet pour cette idée de lecture ! J’ai appris des tas de trucs épars qui m’ont intéressée et beaucoup fait réfléchir à tout ce qui est devenu « implicite » dans la vie de bureau.