La belle de Joza, Kvĕta Legátová.
Traduit du tchèque par Eurydice Antolin.
« Lorsque nous sommes montés très haut, jusqu’au sommet d’une falaise, en passant par un défilé immaculé de traces humaines, ce fut à peine si nous sentions encore le sol sous la fine surface. Nous n’avions plus ni foyer ni noms. Nous n’avions qu’un émerveillement apeuré et le silence, un silence bruissant que le vent saccadait comme une toile décomposée. Sur ces limpides hauteurs, j’ai vécu un instant qui se démarquait de tout ce que j’avais connu jusque-là. »
Une jeune femme tchécoslovaque – indépendante et éduquée – travaillant en tant que doctoresse dans la ville de Brno doit soudainement tout quitter (travail, amant, amis et cadre de vie) pour échapper à la Gestapo qui se doute de ses activités de résistante. Sa porte de sortie et de survie : partir pour les montagnes de Moravie et devenir l’épouse d’un paysan qui a été un de ses patients.
Le choc est brutal entre une nature rude, un cadre de vie relativement misérable et un milieu social très différent. Mais le plus grand choc est peut-être la révélation progressive de ce qui se niche dans les préjugés et comment ceux-ci disparaissent peu à peu pour révéler la beauté d’une vie simple.
Ce livre est littéralement un « coup de cœur » (alors que je déteste cette expression servie à toutes les sauces) : le cadre naturel est sublimement évoqué et le récit de cette découverte de l’amour et de l’amitié m’a beaucoup touchée.
Encore un #écrireconserve où la subtilité et la sincérité ne s’érodent pas avec les années 🙂