Le jardin sur la mer, Mercè Rodoreda.
Traduit du catalan par Edmond Raillard.
Editions Zulma.
« Regardez le jardin, regardez comme il est. Pour en sentir la force et le parfum, c’est la meilleure heure. Regardez les tilleuls… Vous voyez comme les feuilles tremblent et nous écoutent ? Vous riez… Si un jour vous vous promenez la nuit sous les arbres, vous verrez tout ce qu’il vous racontera, ce jardin…«
Un vieux jardinier taciturne et attentif contemple la villa catalane de bord de mer dont il s’est occupé pour ses riches propriétaires plusieurs années durant. Il se remémore par bribes les années fastes, les deuils, les amitiés, les rivalités, les allers et venues des maîtres comme des domestiques. La beauté du jardin et les échos du passé le font philosopher sans prétention.
Quelle beauté que ce livre ! Il m’est difficile d’en parler tant j’ai aimé sa lenteur sereine et parfois mélancolique. Le jardin évolue au gré des pages, sa beauté tantôt fragile tantôt luxuriante fait écho au destin des êtres humains comme un memento mori lumineux. Des pages pleine de délicatesse.