Le tournesol, Jackie Wang.
Traduit de l’anglais par Coline Fournout.
Editions du Commun
Pour ce #lundipoésie, un recueil fantastique et une auteure que je découvre avec délice!
A partir de ses rêves dont elle malaxe la matière, elle nous plonge dans des univers juste à côté du réel : drôles, angoissants et toujours révélateurs…
Rêver en papyrus
« Deux jours après la mort de ma grand-mère,
j’ai rêvé que mon amie Leah avait volé le premier livre
d’oniromancie, Le Ramesside, un livre de rêves égyptien
conservé au British Museum. Entre ses mains,
le papyrus s’est transformé en une autre substance.
Je me suis réveillée en pensant que l’Empire
ne peut jamais posséder le rêve, seulement
Son « résidu » – l’artefact, le matériau sur lequel la
prophétie est inscrite, non pas la prophétie même.
Il y avait beaucoup de trous. J’ai pensé à la traduction
qu’Anne Carson a faite de Sappho, où des parenthèses
figurent dans le poème là où le papyrus s’est
désintégré, puisque le papyrus est la structure même
des rêves. Jamais intact. Toujours à moitié dissous.
Je ne me souviens pas de ce que Leah et moi avons fait
du livre d’interprétation des rêves, juste qu’un cortège
de jeunes soupirants me suivaient avec adoration
partout sur le campus, et que mon conseiller
pédagogique à l’université devait leur enseigner
comment m’aimer. »
Qu’est-ce que vous prendrez ?
« (…) Nous avons mangé le mot puis nous nous sommes
endormies.«
Merci à l’aimable libraire de @librairie_la_flibuste dont l’enthousiasme a fini de me convaincre !