Oracle : Révéler
Nouvelle carte de cet oracle #puiserdansleslivres avec le maître-mot Révéler!
Révéler comme ouvrir de nouveaux horizons, se défaire des préjugés et des histoires héritées, comme laisser aller.
Les livres peuvent être à la fois des révélations façon éclairs, qui bousculent nos perceptions et nos assurances, nous bouleversent et nous obligent à reconsidérer le monde et nous-mêmes. Ils peuvent aussi de façon plus douce et progressive nous permettre de nous dépouiller de notre armure et d’accueillir quelque chose de nouveau qui pousse en nous. Quel que soit le chemin, il me semble que les livres nous permettent de changer de point de vue sur les choses.
Je vous présente quelques livres qui ont joué ce rôle pour moi et je suis très curieuse d’en savoir plus sur les vôtres ! Quels sont les livres qui ont fonctionné comme un révélation pour vous ?
Lettre à mon juge, Simenon. Un homme vient d’être condamné pour le meurtre de sa maîtresse. Depuis sa cellule il écrit une lettre à son juge qui commence ainsi : » Mon Juge, Je voudrais qu’un homme, un seul, me comprenne. Et j’aimerais que cet homme soit vous. Nous avons passé de longues heures ensemble, pendant les semaines d’instruction. Mais alors il était trop tôt. Vous étiez un juge, vous étiez mon juge, et j’aurais eu l’air d’essayer de me justifier. Vous savez à présent que ce n’est pas de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas ? » Un livre sombre et qui interroge nos recoins d’ombre. Un livre dont son auteur disait : « J’ai écrit Lettre à mon juge pour me débarrasser de mes fantômes et pour ne pas faire le geste de mon héros. »
Poteaux d’angle, Henri Michaux. Un recueil d’aphorismes essentiels qui met à nu l’importance d’assumer nos choix et d’exercer notre libre-arbitre. « Si affaissé, brimé, si fini que tu sois, demande-toi régulièrement – et irrégulièrement – « Qu’est-ce qu’aujourd’hui encore je peux risquer? »
Le théâtre de la guérison, Alexandro Jodorowsky. Dans ce livre d’entretiens touche-à-tout, le cinéaste/tarologue/dramaturge et fondateur du théâtre-panique développe sa conception d’une thérapie par le jeu et l’imagination, la psychomagie. C’est fou, bordélique, profondément nourrissant et assez angoissant parfois. Le livre pousse à une lecture intuitive, non enfermée dans la raison, pour s’inventer sa propre magie et sa propre guérison.
L’homme sans argent – récit, Mark Boyle. Un ex-homme d’affaire se lance le pari de vivre durant une année entière sans recourir à l’argent. Il raconte ici à la fois les défis du quotidien (comment se nourrir, se loger, se déplacer…) et le cheminement de sa réflexion autour de la décroissance.
The year of magical thinking, Joan Didion. Le mari de l’auteure meurt soudainement d’une crise cardiaque sous ses yeux. Elle partage dans ce livre l’année de cette mort où elle a traversé toutes les étapes du deuil en s’occupant au même moment de sa fille plongée dans le coma. Ce livre est à la fois sombre et lumineux, intime et universel. C’est pour moi un chef-d’œuvre. Un mélange de monologue froid, de lyrisme délirant et surtout la démonstration des pouvoirs salvateurs de l’écriture et de la littérature.