Qui t’aime ainsi, Edith Bruck.
Qui t’aime ainsi, Edith Bruck.
Traduit de l’italien par Patricia Amardeil.
Editions Points
Ce livre est le témoignage de l’auteure, juive hongroise, déportée à l’âge de 12 ans avec sa famille vers Auschwitz.
Elle raconte d’abord son enfance dans une famille extrêmement pauvre et l’antisémitisme niché dans la culture hongroise puis violemment réactivé par l’arrivée des Allemands.
Ensuite c’est la déportation, l’arrachement aux parents devant Auschwitz, la chance de rester à deux sœurs pour affronter les horreurs du camps, les transferts à marche forcée, l’incroyable survie.
Enfin, c’est le retour au monde. Un retour tout aussi violent pour une qui a un besoin essentiel de famille tout en ne pouvant rester en place, un besoin de réparation et d’affection dans un monde qui ne peut pas comprendre l’expérience passée.
Ce livre me laisse abasourdie. C’est un autre récit sur l’innommable, avec une concision et une économie de mot tout à fait saisissante. C’est aussi la description d’une errance infinie ensuite, l’impossibilité de trouver sa place dans le monde après une telle épreuve; le besoin impérieux d’avoir à la fois une vie à soi, profondément individuelle pour se prouver qu’on existe bien et l’urgence parallèle de retrouver une famille, de faire partie d’un groupe.
Ce texte très court est plein de questions profondes.