Servir les riches, Alizée Delpierre.
« En entrant au service des riches, les domestiques s’entendent dire qu’elles sont des membres de la famille. L’argent qu’elles gagnent, les cadeaux qu’elles reçoivent, la chambre dont elles disposent, les livres qu’elles lisent, la musique qu’elles écoutent, l’art de dresser la table et la manière de s’habiller pour faire le service d’un dîner mondain émanent des comportements paternalistes de leurs patrons. Être prises sous leur aile alimente des rêves qui expliquent l’émotion avec laquelle elles se sentent redevables de leurs patrons. De leur côté, les patrons entretiennent assidûment leur rôle de passeurs ou de conseillers, que ce soit en matière d’argent, de codes, de valeurs ou de goût.«
S’appuyant sur une longue enquête de terrain, entre entretiens et observation participative, Alizée Delpierre s’attache à décrire et analyse toutes les strates relationnelles qui se jouent entre les riches et leur domesticité. Servir les riches, c’est une multiplicité d’expériences et pas mal de points communs.
Les trouver, les former, cohabiter avec eux, partager une intimité, parler avec eux et parler d’eux, les sanctionner, s’en séparer … les riches parlent des domestiques et les domestiques parlent des riches.
J’avais envie de lire ce livre depuis sa publication en 2022 (j’ai retrouvé une photo de sa couverture dans mon téléphone, datée de novembre 2022; et j’ai aussi trouvé sa mention sur une page d’un de mes carnets d’idées en juin 2023…).
Je suis très contente de ma lecture : j’ai appris beaucoup de chose, cela m’a fait me poser beaucoup de questions et j’en ressors avec l’envie de lire d’autres essais sur le même sujet.
