Shuggie Bain, Douglas Stuart.
Traduit de l’anglais par Charles Bonnot.
Editions Globe
La mère de Shuggie Bain est alcoolique comme son père est chauffeur de taxi et coureur invétéré. C’est ce que leurs voisins d’un quartier minier décati de Glasgow savent d’eux.
Entre un grand frère et une grande sœur qui cherchent leur propre issue pour s’extraire de la misère et fuir le poids de parents destructeurs, Shuggie vacille.
Il tient bon par amour pour sa mère. Un amour qui la magnifie, qui trouve la pépite de douceur dans l’océan de douleur.
Brimé à l’extérieur pour sa maîtrise du langage et ses goûts jugés efféminés dans un univers qui valorise la brutalité pour survivre, Shuggie Bain est constamment isolé, menacé.
Ce livre est le portrait d’un fils abîmé et de sa mère adorée.
Cette histoire prend aux tripes d’autant plus que les personnages sont présentés avec beaucoup de finesse et de distance. Pas de voyeurisme mais l’exposé éprouvant de la descente aux enfers d’une femme qui voulait plus de la vie qu’un quotidien constamment empêché.
C’est aussi la description cinglante des effets de la politique de Margaret Thatcher : le piège de familles désœuvrées cherchant à tout prix un moyen de se sentir vivantes quitte à se perdre dans l’alcool, le jeu ou la violence.
Une lecture éprouvante et, malgré tout, lumineuse.
C’etait la quatrième lecture pour le @prixbookstagram merci aux @editions_globe pour l’envoi !