La poésie de Paul Fort

Un #lundipoésie avec un poète que je connais peu et que je découvre en farfouillant dans nos étagères : Paul Fort et ses ballades françaises.

Vous connaissez peut-être sans le savoir (comme moi) pour ses textes chantés par Georges Brassens tels que la Complainte du petit cheval blanc ou bien La Marine.
C’est aussi lui qui a écrit « Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer. » que vous avez peut-être appris à l’école.

Le recueil mêle prose, chronique, échanges théâtraux et courtes canzones. Le tout est surprenant, parfois daté et inégal mais la découverte est plaisante. J’ai choisi pour vous la Chanson des gifles du vent. 😊

« Combien de fois, depuis mes jeunes ans, combien de fois m’aura giflé le vent !
Au temps de ma jeunesse, c’était gifle en caresse,
au temps de mes vingt ans, comme gifle en serment ,
au temps de mes trente ans, comme gifle entre amants,
quand j’eus pris l’air penché, gifle au pédant fâché, voyez ce dos courbé, gifle au gaga-bébé,
au temps (par tous les temps gifle la faux du Temps)
au temps où Mort vous griffe, soudain la Gifle-Gifle, la der, en ouragan, et celle que j’attends.
– Combien de fois, depuis mes jeunes ans, combien de fois m’aura giflé le vent ?
 »