Allez, une fois n’est pas coutume, une spéciale dédicace @amelievrg pour #lesdouxmotsdudimanche… sur sa forte insistance j’ai choisi pour aujourd’hui le mot carafe.

Le mot est importé en français des langues méditerranéennes : il viendrait de l’italien caraffa, de l’espagnol et du portugais garrafa et de l’arabe garafa qui signifie puiser. Il apparaît au XVIème siècle dans notre langue pour décrire une bouteille en verre ou en cristal à base large et col étroit que l’on remplit d’eau, de vin ou de liqueurs. Par métonymie on peut donc boire une carafe, comme on dirait boire un verre.

En argot, la carafe peut être la bouche ou la tête mais aussi une personne pas très futée, une gourde, un sot (« mais quelle carafe celui-là ! »). Quant à l’expression « rester en carafe » elle peut vouloir dire rester bouche bée – le bec ouvert comme une carafe – dans l’incapacité de répondre ou bien être en panne ou bien encore être oublié, laissé en plan par les autres.

Alors, que dire ? Que je reste en carafe devant ce que nous vivons aujourd’hui? Qu’il est important d’être attentif à ne laisser personne en carafe durant ces temps anxiogènes ? … J’hésite.
Mais mon côté épicurien reprend le dessus, « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » : profitez de la vie et sortez donc juste vos plus belles carafes pour décorer vos tables dominicales 😉

Oh et puis, ce serait dommage de se priver :
« (…) Doutez, si vous voulez, de l’être qui vous aime,
D’une femme ou d’un chien, mais non de l’amour même.
L’amour est tout, — l’amour, et la vie au soleil.
Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ?
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ?
Faites-vous de ce monde un songe sans réveil. (…)
 »