Orbe, André Markowicz
Sans hésitation, je continue les #lundipoésie en 2023 et je vous partage aujourd’hui le recueil Orbe d’André Markowicz publié par les Editions Mesures.
Un recueil qui m’a laissée un peu sur la touche mais que je suis tout de même heureuse d’avoir lu car il m’a été offert par mon père. La poésie nous rencontre de façon très personnelle et lire les poèmes qu’un autre a aimé c’est toujours une porte entrouverte sur ce qui le fait vibrer. Je vous partage deux sonnets dont j’ai réussi à m’approcher un peu plus.
« Que je me concentre, que je suive
l’axe du récit, quelques secondes,
et je flotte. Un autre prend la place
vide sur un souffle et se dissipe
en spirales, se reforme, laisse
en écho le rythme. Particules
presque translucides. Si l’image
reste, c’est fortuit. Je lis la page
lue, la silhouette qui ondule
devant moi s’estompe, ne me presse
plus, malgré la peur, que par principe
mais se cherche encore dans la glace :
on lui parle, il faut que je réponde,
je la raccompagne à la dérive. »
« Là, une autre forme de l’errance,
quatre marches font un escalier,
pose le pied gauche, balancier
du bras droit, la main garde à distance
celle qui attend et te dépense
goutte à goutte. Le calendrier
se réduit à l’heure – du papier,
père, que tu froisses, – recommence :
il se lève, il va vers le fauteuil,
il s’arrête, il est devant un seuil
où il se décline en ce que, lui,
laisse à ceux qu’il laisse, tentative
d’être un peu, de suivre à la dérive le besoin des yeux et le « je suis ».