Croire aux fauves, Nastassja Martin.
« Ça s’arrête toujours comme ça, sur de la frustration. On dirait presque que ne pas aboutir sa pensée fait loi. Suspendre sa pensée pour interrompre ses mots; faire silence pour survivre.«
L’auteure, anthropologue spécialiste des populations arctiques, met en mots une expérience qui l’a profondément transformée. Alors qu’elle était seule, elle s’est trouvée face à un ours, elle lui a fait face et a été mordue au visage avant que l’ours ne disparaisse.
Cette rencontre brutale imprime en elle une part de l’ours et vient renforcer son impression d’appartenir eux deux mondes à la fois.
J’étais très attirée par ce texte, peut-être en ai-je attendu trop. Mon avis est très mitigé. J’ai aimé la description des relations avec les amis arctiques, les premiers troubles liés à la rencontre avec l’ours et le contraste avec les différents traitements médicaux.
Je n’ai pas apprécié par contre les tentatives d’intégration/assimilation de ce traumatisme par le biais de la pensée anthropologique; j’ai trouvé cela moins convaincant, comme un peu factice.
Peut-être qu’à mes yeux l’expérience est si forte que le fait de l’analyser la limite ?
Mais ce bouquin reste très singulier et je suis contente de l’avoir lu!
Merci @un_mondalire pour cette idée de lecture très particulière