Rien n’est noir, Claire Berest.
« Elle voudrait vivre dans sa poche, tout au fond, toute minuscule bien au chaud, ne respirer que dans les plis de sa chemise, être à son service, tout à ses désirs, ne jamais le quitter, comme une tique, comme une fée, être à lui, être lui.«
Raconter Frida Khalo c’est forcément un délice tant sa vie est intense et brûlante. Frida la ravagée par l’accident, Frida l’énergie vitale incarnée, Frida l’artiste indomptable et sincère, Frida l’amoureuse immense et malmenée, Frida la tête de mule, l’enfant frondeuse et la femme ardente.
L’auteure fait le choix de raconter la femme à l’aune de sa passion pour Diego Rivera – l’homme, la joie et la peine de sa vie. Et de raconter cette passion par une palette de couleurs et d’émotions qui forment les chapitres d’un chant d’amour complexe. Des choix qui conduisent à beaucoup de lyrisme (et le personnage de Frida s’y prête bien volontiers) et de poésie.
Je n’ai pourtant pas vraiment accroché avec cette écriture parfois trop fiévreuse à mon goût. Je m’aperçois avec le temps que le lyrisme suscite chez moi une forme de doute voire de suspicion. Comme si c’était trop facile de se faire emporter par les grands sentiments, pas assez subtil pour être véritablement juste.
Suis-je en train de devenir une personne revêche, rejetant les grands plaisirs ? Suis-je bêtement en train de bouder un plaisir simple de lecture ? Je me surveille un peu sur ce sujet… mais je dois bien avouer que je n’adhère pas totalement à l’engouement collectif pour ce livre.
Livre lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020
oh ton avis mitigé me refroidit ! alors j’ai lu Anne Berest et j’ai aimé, puis j’ai lu le roman écrit à deux voix (Claire et Anne) et j’ai aimé mais je n’ai jamais lu Claire toute seule et Eva n’a pas parlé de lyrisme dans sa chronique – car je n’aime pas non plus (tu sais, plus c’est simple, mieux c’est !) du coup, je ne regrette pas de ne pas l’avoir acheté ….