Mademoiselle Else, Arthur Schnitzler.
Traduit de l’allemand par Henri Christophe.
« Non, non. C’est tout l’un ou tout l’autre. De quel droit M. von Dorsday jouirait-il d’un privilège ? Si lui me voit, que chacun me voie. Oui ! L’idée est merveilleuse. Tous me verront, le monde entier me verra. »
Une belle jeune fille de 19 ans passe des vacances en Italie avec sa tante et son cousin. Elle est fille d’avocat, a reçu une éducation bourgeoise, est nourrie de rêves et d’émois adolescents.
Elle reçoit soudainement un courrier de ses parents lui expliquant que son père est à nouveau dans une situation financier périlleuse et qu’il risque la banqueroute et la prison si elle n’arrive pas à obtenir 30000 florins d’une relation de la famille également en villégiature au même endroit.
Le lecteur est immergé dans le flot de pensées de la jeune femme au prise au piège de cette exigence qui lui demande de s’humilier auprès de cet inconnu. Et quand celui-ci pose une condition (et pas n’importe laquelle !) pour donner cet argent, le monologue intérieur dérape aux confins de la panique…
J’ai apprécié cette lecture comme un très bel exercice démontrant la maîtrise des règles d’écriture. Le monologue est puissant et convaincant. Il m’a cependant manqué quelque chose pour dépasser ce formalisme et être véritablement émue par ce personnage… une lecture en demi-teinte finalement.