Les larmes noires sur la terre, Sandrine Collette.
« Combien sont-ils aujourd’hui, peut-être huit mille personnes qui vivent là sur les sièges éventrés des Fiat et des Renault hors d’usage, sur les coffres ouverts prolongés par une tôle ou une bâche pour gagner un peu d’espace. Une ville de miséreux, impensable ici et aujourd’hui, et pourtant, les crises économiques successives ont eu raison des bons sentiments, le déclin des civilisations, ce sera comme Rome et tout s’effondrera, ils disaient à la télévision. Qui aurait pu prévoir qu’une dizaine de ces centres, qu’ils appellent les Casses, allaient éclore en quelque vingt années ?«
Dans un temps qui ressemble terriblement au nôtre, les personnes en ruptures de bans, d’argent ou de travail (bref, ceux que certains appellent parfois brutalement les inadaptés ou les assistés) sont envoyées à la Casse.
La Casses (enfin les Casses) ce sont des cimetières de voitures reconvertis en bidonvilles. Vous y arrivez et on vous donne un numéro, celui de la plaque d’immatriculation de la voiture qui deviendra votre logement. Ce numéro conditionne votre accès à la nourriture (rationnée bien sûr), au travail pour payer votre « loyer » et vous positionne dans un quartier plus ou moins dangereux.
Une jeune femme dont la vie va de mal en pis se retrouve arrêtée puis projetée dans cet univers avec son tout jeune enfant. La voiture qui lui est attribuée, par chance, la place au cœur d’un village de 5 femmes aux destins torturés mais qui ont décidé d’allier leurs forces pour survivre…
J’ai sauté sur l’occasion de lire un autre livre de Sandrine Collette (découverte dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020 )
Et bien c’est une rebelote avec un bouquin très fort ! Tout ne m’a pas convaincue dans ce roman très noir mais l’auteure m’a fait vivre pendant quelques heures au sein de cette « Casse » saisissante que je n’oublierai pas tant elle est crédible, proche et terrifiante.