Sympathy for the devil, Kent Anderson.
Traduit de l’américain par Frank Reichert.
« Dans l’armée, avait-il fini par comprendre, la seule chose que vous possédez en propre, c’est l’espace qu’occupe votre corps. C’est là tout ce qu’ils vous laissent vous approprier, et il n’y a nulle part ailleurs où aller.«
Un récit fait de va-et-vient qui donne à voir comment Hanson, jeune conscrit éduqué envoyé au Vietnam devient peu à peu le sergent Hanson, membre des Forces Spéciales (Béret Vert) « accro » à la guerre.
Entre son premier séjour, un retour au pays avorté par son incapacité retrouver une vie civile, et son deuxième séjour considéré comme des retrouvailles avec ce qu’il est profondément, Hanson nous emmène à la découverte d’une guerre absurde principalement menée par des incompétents.
Ce roman est véritablement un « roman-choc » (sans que l’expression soit ici galvaudée). La guerre est décrite dans toutes ses atrocités récurrentes, l’insensibilisation progressive des appelés est une nécessité pour leur survie tout comme les drogues. L’administration militaire ajoute à la violence en imposant des règles parfois insensées.
J’ai choisi de lire ce livre car, en juillet dernier, @nicolasmathieu mentionnait Chiens de la nuit le deuxième titre de l’auteur. Le temps que je le note et que j’y repense, j’ai voulu commencer par le premier.
Une lecture éprouvante qui m’aura littéralement fait cauchemarder et un coup de poing au plexus. J’ai particulièrement apprécié la façon dont les sensations et les sentiments de Hanson sont rapportés sans jugement : l’empathie est malmenée mais c’est-ce qui garantit la profondeur de l’expérience.
Je fais une pause avant de lire Chiens de la Nuit 🙂 (et j’ai vu que le dernier volume de la trilogie – Un soleil sans espoir – venait de sortir )