Petite soeur mon Amour, l’histoire intime de Skyper Rampike, Joyce Carol Oates.
Traduit de l’américain par Claude Seban.
« Quel mystère ! A l’âge de huit ans, Skyler put constater l’illogisme suprême du monde adulte : sa petite sœur avait le pouvoir de conférer l' »exceptionnalité » à ceux, inconnus compris, qui gravitaient dans son orbite, alors qu’elle-même était timide, doutait d’elle et craignait de tomber sur la glace, comme tous les patineurs.
Si je tombe, Skyler, personne ne m’aimera !
Et le cruel Skyler disait Tu n’as pas intérêt à tomber, alors ! »
Au Etats Unis, une petite fille de 6 ans, reine du patin à glace, est retrouvée assassinée chez elle. Sur la base d’un fait divers réel – le meurtre de la mini miss américaine Jon Benet Ramsay âgée de 6 ans – Joyce Carol Oates plonge de façon impitoyable dans la perversion d’une famille américaine et de la société qui l’a façonnée.
Elle prend pour cela le point de vue du frère aîné, suspecté du meurtre et déjà détruit avant même son adolescence, qui raconte ses souvenirs et sa perception de l’histoire. Entre traumatisme et cynisme, amour et destruction, le récit avance à tâton en se jouant du lecteur qui cherche également ses repères et souhaite « savoir qui ».
J’ai trouvé ce livre extrêmement bien mené, avec un art consommé de la structure et des différents types de narration. Je suis très contente de l’avoir lu!
Pour un bouquin écrit après ses 80 ans je trouve que l’auteure prouve, une fois de plus, à quel point #écrireconserve !