Le coeur battant de nos mères, Brit Bennett.
Traduit de l’américain par Jean Esch.
« Voilà ce que serait sa vie désormais : accomplir les choses que sa mère n’avait pas faites. Elle ne s’en glorifiait jamais, contrairement à ses amis, très fiers d’être les premiers dans leur famille à aller à l’université ou à décrocher un stage prestigieux. Comment pourrait-elle être fière de dépasser sa mère, alors qu’elle l’avait ralentie au départ ?«
Une jeune femme vivant dans une petite bourgade américaine au sein d’une communauté religieuse très conservatrice perd sa mère qui se suicide, tombe enceinte du fils du pasteur et avorte. Elle va mettre toute sa volonté à se construire en s’appropriant ces pertes pour ne pas être un objet de pitié. Le roman raconte par petites touches sensibles ce que devient cette jeune femme et ceux qui l’entourent, le père, l’amie, l’amant… explorant les effets de ces traumatismes fondateurs.
J’ai apprécié le fait que rien ne soit linéaire dans le récit : rien n’est « résolu » tout se transforme. Et j’ai beaucoup aimé l’amitié complexe entre les deux jeunes femmes qui m’a parue très réaliste.
Je n’ai pas accroché par contre au choix d’écriture qui fait commencer chaque chapitre par la voix d’une des doyennes de la communauté, je l’ai trouvé artificiel et un peu pompeux.
Un bouquin que je conseille !