La poésie de Nâzim Hikmet
Un #lundipoésie qui palpite et qui persiste malgré tout avec les poèmes de Nâzim Hikmet rassemblé dans la très belle anthologie « C’est un dur métier que l’exil » publié @letempsdescerisesediteurs
Le poète turc ayant vécu longuement en exil ou en prison pour ses convictions politiques chante la vie avec constance.
J’ai choisi pour vous un extrait issu de « Lettres et poèmes » écrit entre 1942 et 1946 et adressé à la femme qu’il aime.
« Je te dirai quelque chose
d’une importance capitale
L’homme change de nature
quand il change de lieu.
J’aime effroyablement ici
le sommeil qui vient comme une main amie
ouvrir les verrous de ma porte
et renverser les murs qui m’enferment.
Comme dans la comparaison banale
je me laisse aller dans le sommeil
comme la lumière glisse dans les eaux tranquilles
Mes rêves sont magnifiques
je suis toujours dehors
Le monde y est clair, le monde y est beau
Pas une fois encore
je n’y fus prisonnier.
Pas une fois encore dans mes rêves
je ne suis tombé de la montagne dans l’abîme.
Tes réveils sont terribles diras-tu,
Non, ma femme,
J’ai assez de courage pour faire au rêve sa part de rêve. »