La renarde, Dubravka Ugrešić.

La renarde

Traduit par Chloé Billon.
Editions Bourgois

« Et si nous aussi, les gens, étions des textes ambulants ? Et si nous déambulions par le monde accompagnés de multiples « révisions » de nous-mêmes, dont nous ignorions l’existence ? Et si nous avions « collées » à nous les biographies (une, deux, mille ?!) d’autres personnes, dont nous ne savions rien ? Et si ces textes s’entrecollaient, se fondaient en nous, et si, donc, nous tous, chacun d’entre nous, étions habités par des locataires secrets ?« 

Une écrivaine et universitaire tente de rassembler ses souvenirs et ses réflexions sur l’origine des histoires. Croatie, Japon, Russie, Etats-Unis, Angleterre … elle a parcouru le monde en réalité et en fiction, marquée par des figures d’artistes et leurs récits de création. A son tour, pour faire ce récit, elle endosse les habits de la Renarde, le totem assigné aux écrivain.es au Japon pour son côté insaisissable et inventif.

J’ai beaucoup aimé ce roman, sa façon de me balader d’histoires en histoires de façon adroite et joueuse. C’est un exercice qui oscille constamment entre le conte qui vous emporte et l’érudition qui vous égare.
J’ai aussi été très touchée par la justesse émouvante de certaines descriptions et, dans l’ensemble, j’ai eu le sentiment que l’auteure m’ouvrait généreusement son monde fait de textes et d’observations précieuses.