Au bon vieux temps de Dieu, Sebastian Barry.
Traduit de l’anglais par Laëtitia Devaux.
@joellelosfeld
« Il devait penser à des choses qui n’existaient pas, s’adresser à des âmes virevoltantes qui n’existaient pas. Plutôt voir des fantômes que de raconter son histoire.«
Inspecteur de police irlandais à la retraite, Tom vit au jour le jour dans son petit village balnéaire. Emerveillement face à la nature, relations de voisinage, maigres courses au villages et grandes conversations intérieures avec sa femme et ses deux enfants disparus constituent son quotidien.
Lorsque deux enquêteurs envoyés par son ancien chef débarquent chez lui un soir de pluie intense et lui demandent de l’aide pour une affaire d’abus sexuels commis par des prêtres, il replonge à son corps défendant dans sa propre histoire douloureuse.
Encore un livre saisissant de cet auteur que j’aime énormément !
Commençant comme un roman policier classique (et y revenant ponctuellement en une sorte de sursaut) ce texte est surtout une immersion dans un mémoire amochée d’une enfance brutalisée.
On suit les pensées de Tom, on navigue entre présent et passé, on s’y égare et on tombe soudainement face à face avec ce qu’il avait profondément enfoui et qu’il n’a pas nécessairement envie de mettre à jour.
J’ai trouvé l’écriture bluffante dans sa capacité à nous emmener dans les traumatismes et les circonvolutions d’une mémoire défaillantes ou juste protectrice.