Je tremble, ô matador, Pedro Lemebel.
Traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco.
L’Imaginaire Gallimard
« Qu’est-ce qu’elle y pouvait ? A cause de lui, elle était au bord du trépas, comme un papier de soie fané par son haleine moite. Qu’est-ce qu’elle y pouvait, si sa vie avait toujours été illuminée par l’interdit, si sa vie était une voix de tango muselée d’impossibles ? »
1986, un travesti vieillissant – la folle du Front – habite seul dans un appartement délabré d’un quartier pauvre de Santiago en pleine dictature de Pinochet. Il vit à moitié de prostitution et à moitié de ses broderies délicates.
Lorsqu’il fait la rencontre d’un jeune étudiant en architecture, il chavire et lui ouvre grand les portes de son cœur et de son appartement. Un appartement qui devient peu à peu un lieu de stockage pour les activités illicites de celui qui s’avère être un militant communiste très actif.
Pendant ce temps, Augusto Pinochet – obsédé par l’éventualité d’un attentat et excédé par les bavardages de son épouse – se prépare pour un week-end loin de la ville et de ses tensions…
Quelle merveille que ce livre ! Il m’a fait sourire et m’a serré le cœur en un seul mouvement.
J’ai été très émue par la délicatesse, la joie, la vulgarité, la folie et l’impertinence mêlée du personnage principal ainsi que par son amour profondément sensuel et romantique.
J’ai adoré l’humour caustique du texte, la vision qu’il propose du tyran tyrannisé par sa femme et l’énergie courageuse des luttes populaires.
Je regrette de ne pas être capable de le lire dans sa version originale tant le travail de la traductrice me fait pressentir une langue joueuse et rebelle.