Là où la terre ne vaut rien, Ted Conover.

Là où la terre ne vaut rien

Traduit de l’anglais par Anatole Pons.
Editions du sous-sol

« Je suis venu en m’attendant à voir un certain type de gens et j’ai en fait trouvé beaucoup d’autres sortes de personnes. Parmi leurs points communs, il y a un désir d’être à l’écart, d’activement « ne pas être » dans une ville comme Denver, encore moins New York ou Los Angeles. Parfois je me demande si l’on ne peut pas voir en elles une réponse à la question : pour qui l’Amérique est-elle, et pour qui n’est-elle pas ? « 

Journaliste spécialisé dans les immersions de longue durée, Ted Conover est parti dans le Colorado à la rencontre de personnes ayant fait le choix d’une vie « off-grid », c’est-à-dire en dehors des réseaux (d’eau, d’électricité, de téléphone) et des institutions américaines. Là où la terre ne vaut rien, chacun peut s’acheter un bout de terrain et se construire ou se reconstruire une vie dans les marges.
L’auteur s’installe là pour cinq ans, rejoint une association d’aide locale qui facilite la rencontre avec des habitants et finit par acheter sa propre caravane. Il découvre des solitaires, des pauvres, des éclopés, des échappés qui font face aux grands espaces et à un climat rude avec ténacité, violence, entraide et espoir.

Je découvre enfin cet auteur dont j’ai apprécié l’écriture sèche et descriptive, jamais péremptoire et très instructive. La plongée dans ces vies loin de tout m’a beaucoup fait réfléchir.