La mer de la tranquillité, Emily St John Mandel.
Traduit de l’anglais par Gérard de Chergé.
Editions Rivages
« Si des moments qui se sont produits à des siècles différents viennent à se fondre les uns dans les autres, eh bien… d’une certaine manière, Gaspery, on peut considérer ces moments comme des fichiers corrompus.«
Une personne qui s’aventurerait au cœur des bois au nord de l’île de Vancouver y trouverait une clairière, un très bel arbre et serait soudainement comme hypnotisée par la mélodie inexpliquée d’un violon combinée à un bruit semblant provenir d’un bateau, d’un avion ou d’un train. Plusieurs individus ont vécu cette même expérience déroutante à travers les siècles.
En 2401, une jeune enquêtrice de l’Institut du Temps est chargée – depuis sa colonie lunaire – d’investiguer pour voir si ce « bug » temporel est le fruit d’un acte malveillant ou bien le symptôme révélateur d’un monde qui ne serait plus qu’une simulation informatique.
J’ai adoré ce roman ! J’aime maintenant de façon solide l’écriture de l’autrice que j’ai eu plaisir à déguster en format dystopie, roman noir ou polar. J’aime sa façon d’habiter un genre, d’en maîtriser les codes et de s’en servir pour évoquer des émotions et sensations évanescentes. Peur de la mort et de l’isolement, vie artistique et créative, dérives sociétales et sentimentales, elle joue des différents siècles comme autant d’harmonies possibles ou de ruptures brutales.
(Et j’aime aussi sa façon de se faufiler dans le texte par le biais de différents personnages ou situations, avec humour et finesse.)