Une patiente, Graeme Macrae Burnet.
Traduit de l’anglais par Julie Sibony.
@editions1018
« Rebecca m’avait toujours paru un prénom éclatant. J’aimais la façon dont ses trois brèves syllabes résonnaient dans ma bouche, en terminant par cette exhalaison soupirée, les lèvres entrouvertes. Mon propre prénom ne m’offrait pas le même plaisir sensuel. C’était une brique d’une seule syllabe, qui convenait uniquement à des premières de la classe en chaussures plates. Pourquoi pas, pour une fois, être une Rebecca ?«
Londres, années 60 : la sœur aînée d’une jeune femme se suicide après avoir longuement consulté un psychothérapeute à la réputation sulfureuse. Fine observatrice, troublée et désireuse de comprendre ce qui lui a échappé, la sœur cadette se crée un nom d’enquête – Rebecca Smyth – et prend à son tour rendez-vous chez le praticien.
Alternant entre récit de leurs échanges, biographie du psy et journal intime de la jeune femme à la double identité, le roman tourne et vire pour nous faire perdre la tête.
Ceci est l’exemple parfait d’une lecture qui s’emmanchait mal car la 4ème de couverture orientait mes attentes d’une façon qui faisait qu’elles ne seraient pas satisfaites … Présenté comme un thriller j’ai désespérément cherché la tension ou l’appréhension.
Si je prends un peu de recul je peux dire que j’ai lu un récit psychologique adroit, assez acrobatique, nourri de faux-semblants, utilisant la relation patiente-thérapeute comme levier narratif et jouant avec la violence des conventions sociales pour raconter le mal-être de ses personnages.