Eva et les bêtes sauvages, Antonio Ungar.
Traduit de l’espagnol (Colombie) par Robert Amutio.
Editions Noir sur Blanc.
« Pour Eva, le regard que les indigènes posaient sur elle était la preuve qu’elle s’était trompée toute sa vie, mais aussi la preuve qu’elle pouvait encore apprendre, corriger ses erreurs, laisser derrière elle la peur qui animait chacun de ses actes (peur de l’immobilité, du silence, du vide qui se cachait derrière tout ce qui était solide).«
A Bogota, Eva s’ennuie, verse dans les folles soirées, combine sexe alcool et drogue sans jamais vraiment trouver la joie à laquelle elle aspire. Un beau jour, elle change de cap et part en tant qu’infirmière pour le petit dispensaire d’une ville en bord de jungle. Elle embarque avec elle sa fille Abril et pense avoir trouvé un travail, l’amour et un brin de stabilité dans ce paysage intense.
Mais la rumeur d’un filon d’or repéré non loin attise les passions tout à la fois des narcotrafiquants, des guérilleros et des paramilitaires : tout est rassemblé pour que la poudrière explose et fasse voler en éclat son rêve rédempteur.
J’ai modérément apprécié ce livre durant ma lecture car il m’a submergé par sa noirceur, sa violence et la touffeur de son atmosphère. Une fois fini, il m’est pourtant resté en tête et je me suis mise à le trouver vraiment réussi. J’ai aimé la combinaison de sentiments intenses et contradictoires, une forme d’humour assez désespéré et sa façon de transmettre aussi une forme de vitalité qui résiste aux épreuves.