A la ligne, Joseph Ponthus.
Editions Folio
« L’autre jour à la pause j’entends une ouvrière dire à un de ses collègues: « Tu te rends compte aujourd’hui c’est tellement speed que j’ai même pas le temps de chanter » Je crois que c’est une des phrases les plus belles les plus vraies et les plus dures qui aient jamais été dites sur la condition ouvrière. »
Parti rejoindre la femme qu’il aime en Bretagne, l’auteur – travailleur social à l’origine – ne trouve pas d’emploi dans son secteur.
Il devient alors ouvrier intérimaire dans les usines locales, charriant des tonnes de bulots ou des carcasses de vaches.
Écrire l’usine, ses bruits, son emprise sur les corps, les relations particulières qu’elle abrite devient nécessaire pour affronter des journées harassantes.
Ce texte en vers libres m’a emportée, broyée, épuisée. Je l’ai trouvé à la fois très fluide, facile à lire et totalement éreintant.
J’ai été tout à fait perméable à ce qu’il décrit et cette plongée ne m’a pas laissée indemne.
Je le conseille donc bien volontiers aux personnes avec un moral d’acier.