Argutie
Je suis fatiguée aujourd’hui, et avec #lesdouxmotsdudimanche c’est le jour parfait pour décortiquer le terme : argutie.
Une argutie c’est, au départ, un raisonnement ingénieux, qui frappe l’auditoire par sa subtilité.
Le mot est cependant plus souvent utilisé au pluriel et d’une façon péjorative. On soupçonne alors cette même subtilité de chercher à cacher la faiblesse du raisonnement ou bien sa volonté d’abuser de la crédulité de celui qui l’écoute.
Le mot vient du latin « argutiae » voulant dire grosso modo éloquence, expressivité. C’est au XVIème siècle que le mot commence à décrire un raisonnement pointilleux ou une subtilité de langage.
Vous connaissez peut-être l’expression un peu désuète : « trêve d’arguties! » ? Elle encourage nettement l’orateur à faire plus simple, plus direct et – probablement – plus franc.
Pour moi l’argutie c’est vraiment l’épuisement du langage, le point de bascule qui fait passer de l’admiration à l’irritation. C’est ce qui permet de distinguer, à l’instinct, l’inspirant du pédant.
Je vous souhaite donc un dimanche épuré, sans arguties.
(Ici, je vais tenter de louvoyer entre celles des plus petits qui m’expliquent par le menu pourquoi il n’est pas nécessaire de se laver les cheveux et celles du plus grand qui soutient que faire ses devoirs avant 23h le dimanche soir n’est pas utile…)