Attachement féroce, Vivian Gornick.
Traduit de l’américain par Laetitia Devaux.
« J’avais dix-sept ans, elle cinquante. Je n’étais pas encore une belligérante aguerrie, juste une adversaire respectable, tandis qu’elle était au summum de son art. Les lignes de front étaient bien tracées, et ni l’une ni l’autre ne se dérobaient au combat. On se jetait systématiquement sur l’appât de l’autre. Nos crises n’étaient pas sans impact sur l’appartement: la peinture cloquait, le linoléum se craquelait, les vitres tremblaient. Nous n’étions jamais très loin d’en venir aux mains et, à plusieurs reprises, nous avons frisé la catastrophe.«
Dans ce roman autobiographique et féministe, Vivian Gornick tente de disséquer la relation ambivalente qui l’attache à sa mère et a structuré tant son besoin de reconnaissance que son refus de l’asservissement. Le long d’une promenade mère-fille dans les rues de New York, l’amour, le mariage et la notion de foyer sont durement égratignés et reconsidérés.
J’ai trouvé cette lecture éprouvante : à la fois car l’auteur retransmet avec force le sentiment d’enfermement lié à son éducation mais aussi parce que j’ai trouvé cette démonstration un peu vaine, faussée comme un jeu intellectuel enfermant lui aussi.
En tout cas, merci @cunegondedelahaute pour cette idée de lecture, je ne connaissais pas cette auteure !