Ce que je sais, Nii Ayikwei Parkes
// VACANCES//
Un #lundipoésie avec les textes de Nii Ayikwei Parkes et son recueil « Ce que je sais » traduit par Sika Fakambi chez Joca Seria.
J’avais adoré son roman incroyable « Notre quelque part » paru chez @editionszulma et, si je suis moins saisie par ses poèmes, je suis ravie de les avoir lus.
Je vous partage ici le poème « Les types comme moi » qui m’a beaucoup touchée et que je garde en moi comme un trésor précieux.
« Ma mère m’a prévenu contre les types du genre relax
comme moi. Les types aux penchants alanguis, l’œil vif,
qui n’aiment rien tant que passer leur soirée
à goûter le monde au coin d’une rue, une tranche
aigre après l’autre. Les types en barbe rêche et dreadlocks,
dont les mains se trouvent si bien calées au fond
d’une poche. Les types toujours prêts à faire la pause
pour badigeonner les jours fades d’émerveillement et de bleu,
qui rêvent en langues, et sentent les épices,
les types dont la langue passe tout doux sur les lèvres.
Ma mère m’a dit de me tenir à l’écart des types aux bons
mots faciles comme moi, endurcis de soleil, aux rires
profonds et tatoués, usurpant la vocation du Dieu
créateur, pour réécrire jusqu’à leur peau. »