De la forêt, Bibhouti Bhoushan Banerji.

De la forêt

Traduit du bengali par France Bhattacharya.
Editions Zulma

« Quand j’eus compris le but de cet homme je ressentis un immense respect pour lui. Il dépensait son temps et son argent, de manière totalement désintéressée, pour accroître la beauté d’un vaste paysage forestier, d’une terre qui ne lui appartenait pas. Un homme vraiment extraordinaire !« 

Dans les années 20, un jeune diplômé sans argent quitte Calcutta pour une aventure imprévue dont il saisit à peine l’ampleur. Il va devenir l’administrateur d’un très grand domaine forestier au Nord Est du pays. Son rôle ? Allouer des terres à des fermiers qui les défricheront pour assurer la rentabilité du domaine, gérer les aspects administratifs et arbitrer les différends avec ses voisins.
Ce qu’il ne soupçonne pas c’est à quel point tout son être va tomber « amoureux » de cette forêt sauvage, de sa faune féroce, de sa flore généreuse et de toutes les cultures et sociétés humaines qu’elle abrite.

Publié en 1938, ce livre raconte la disparition programmée d’un monde de façon tout aussi factuelle que lyrique. C’est terrible car on sait que tout cet univers flamboyant a été dévasté et que l’apprentissage de ce jeune homme, son amour pour cette nature, va être broyé par une logique mêlant rentabilité et survie.
J’ai mal démarré cette lecture : je passais mon temps à m’agacer du regard surplombant du narrateur, je n’arrivais pas à lire vraiment les descriptions de la flore. Et puis, petits bouts par petits bouts, ce sont les hommes et leurs histoires – une fois de plus – qui m’ont rattrapée.
Lorsque j’ai découvert celui qui passait son temps à fleurir un coin de forêt, à varier son écosystème avec des espèces qu’il allait chercher un peu partout … je me suis mise à lire les descriptions végétales attentivement et je me suis ouverte à leur beauté.

Merci @ledevorateur et @toutcequejaimais pour vos chroniques qui m’ont guidé jusqu’à cette forêt cachée!