Deuils, Eduardo Halfon.

Traduit de l’espagnol (Guatemala) par David Fauquemberg.

« Ce lundi-là, par conséquent, debout devant mes camarades, je leur expliquais dans mon meilleur anglais que les deux grands-pères de mon père s’étaient appelés Salomón, et que le frère aîné de mon père avait lui aussi porté ce prénom, en leur honneur, et que ce petit Salomón, en plus d’être le frère de mon père, était alors le roi des Israélites, mais qu’il s’était noyé dans un lac au Guatemala, et que son corps d’enfant et sa couronne de roi étaient restés là-bas, perdus à tout jamais au fond d’un lac au Guatemala, et tous mes camarades applaudirent. »

Il y a longtemps, un enfant s’est noyé dans le lac Amatitlán. Le narrateur revient dans la maison de son enfance au Guatemala pour en apprendre plus sur celui qu’on lui a toujours présenté comme le petit frère de son père.
A partir de ce fil mémoriel se trame peu à peu l’histoire familiale au gré d’une autofiction qui soulève à quel points les souvenirs sont fragiles, personnels et changeants.

Merci @charlotte.parlotte pour cette belle idée de lecture ! J’ai beaucoup aimé la douceur et la poursuite hasardeuse des fragments de souvenirs.