Dévorer le ciel, Paolo Giordano.
Traduit de l’italien par Nathalie Bauer.
« A ce moment là, j’ai ressenti l’amour démesuré qu’il éprouvait. Ça ne concernait pas seulement les arbres, ça concernait tout et tout le monde, et ça l’empêchait de respirer, ça l’étouffait.«
Une jeune fille observe une nuit trois adolescents prendre un bain de minuit illicite dans sa piscine. Ils en sont chassés par son père et par le gardien mais cet instant singulier sera la fondation de relations complexes et passionnées.
Les quatre personnages noueront en effet des liens profonds entre amour, religion, jalousie, militantisme le tout dans le décor sauvage des Pouilles.
Le lecteur les suit au gré des entrelacs d’un récit savamment construit pour faire apparaître peu à peu la construction d’un drame fatal.
J’ai aimé les descriptions de l’adolescence et les différentes périodes à la ferme. Celle-ci est un personnage à part entière, pleine de vie et de contradictions. Les odeurs et les sensations décrites se déploient et m’ont souvent emportées.
J’ai apprécié l’habileté avec laquelle l’auteur tricote un récit mêlant passions amoureuses, règles familiales, politique, écologie et infertilité : c’est complexe, c’est très italien et c’est très contemporain.
J’ai tout de même trouvé le récit un peu long à se déplier et je pense que quelques dizaines de pages en moins en aurait augmenté l’intensité. De la même façon je pense que l’auteur a voulu toucher trop de sujets à la fois et parfois … « qui trop embrasse mal étreint » 😊
Bref, de beaux élans mais une lecture assez inégale me concernant.
Livre lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020